La corporéité, outil pour enseigner et objet d’enseignement
Le 25 janviers 2019 – Uni Mail, salle MR 170
Journée du programme doctoral en didactique des disciplines du 2Cr2D
Organisateur/rice-s: Catherine Grivet Bonzon, Benoit Lenzen et Isabelle Mili
Depuis toujours le corps est modelé et socialisé par la culture dans laquelle il s’inscrit. Il est, selon Vigarello (1978-9), « le premier lieu où la main de l’adulte marque l’enfant, il est le premier espace où s’imposent les limites sociales et psychologiques données à sa conduite, il est l’emblème où la culture vient inscrire ses signes comme autant de blasons ». Le corps des élèves, comme le corps de l’enseignant n’échappent pas à la règle. S’il est des disciplines (éducation physique, musique, arts graphiques, écriture) où il est manifeste que se construit une corporéité spécialisée, il en est d’autres où le rôle du corps dans les transactions didactiques est moins visible. Cette visibilité moindre voire absente ne signifie pas pour autant que l’on puisse négliger ce rôle du corps dans l’analyse des systèmes didactiques et de ce qui s’y joue entre les parties prenantes.
Aussi, nous nous intéresserons
- aux savoirs experts (Johsua, 1996) impliquant manifestement le corps et auxquels se réfèrent, plus ou moins explicitement, les plans d’études officiels,
- au corps « inaperçu » (ou « furtif ») de l’élève, pourtant décisif dans certains types d’activités conduites à des fins didactiques (par exemple, pour construire la notion de réversibilité – qui ne se comprend qu’à l’aide d’une opération mentale qui peut être inversée),
- au corps du professeur, dans ses multiples fonctions :
- de modèle, dans son rôle au cœur de la mimésis,
- théâtrales et dramaturgiques,
- de producteur de signes gestuels ou de mimiques assimilables à certains gestes professionnels (validation / invalidation, par exemple).
- aux savoirs professionnels liés à la corporéité au sein des organismes de formation professionnalisant de l’enseignement de la musique (Mili et alii, 2013 ; Mili, 2014 ; Martin-Balmori, 2016 ; Grivet Bonzon 2011, 2017, Hoppenot, 1981) ou de l’éducation physique (Cordoba, Lenzen, sous presse ; Lenzen, Cordoba, 2016 ; Olislagers, 2015).
L’objectif de cette journée doctorale est de travailler sur la partie « Analyses » des thèses des participants, en se focalisant sur les outils d’analyse permettant de traiter les situations d’enseignement où le corporel est au service des apprentissages (Almqvist, Quennerstedt, 2015 ; Coutat, Dorier, 2015 ; Lindauer, Sturm, 2015). Et ce à travers des questions de recherche telles que :
- Quelles sont les visées didactiques du recours à la corporéité dans l’espace des enseignements et respectivement dans celui de la formation et comment s’articulent-elles ? A quelles conditions didactiques le recours au corps peut-il remplir la fonction d’outil d’apprentissage, de développement ou de professionnalisation?
- Comment la corporéité intervient-elle dans la transmission des savoirs techniques / interprétatifs ? Cette corporéité vise-t-elle l’approche spécifique d’une œuvre / d’un répertoire d’œuvres (au sens large : musicales mais aussi chorégraphiques ou littéraires) ou reste-t-elle déconnectée de l’œuvre, en tant qu’uniquement orientée par des savoirs techniques génériques ?
- En quoi représente-t-elle un outil pour l’action des agents ?
Conférenciers
Dr Catherine Grivet Bonzon (didactique de la musique), Prof. Jean-Luc Dorier (didactique des mathématiques), Prof. Andreas Müller (didactique de la physique, de la chimie – des sciences).
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