Compte-rendu : H. Munz
C’est Elsa Paukovics, postdoctorante spécialiste de l’innovation technologique dans les contextes éducatifs, qui a ouvert la discussion organisée le 11 octobre dernier. Autrice d’une thèse portant sur les questions de collaboration dans la recherche en éducation, de technologies pédagogiques et de co-construction des savoirs, elle a proposé un fil rouge sous forme de trois questions relatives à la notion de recherche collaborative entre praticien·nes et chercheurs·euses :
- Qui collabore (au niveaux micro et macro) ?
- Quand est-ce qu’on collabore ?
- Comment favorise-t-on la collaboration ?
Elsa a ensuite exposé une modélisation possible des phases des recherches dites collaboratives, entendues comme démarche également tripartite : la co-problématisation ; la co-conception et la co-analyse.
Ayant ainsi introduit les différentes phases de la dynamique participative, elle a conduit quatre des onze autrices du numéro à faire le récit de leurs expériences d’écriture et de coopération dans le cadre de cette aventure éditoriale.
Durant un peu plus d’une heure, les témoignages de Ludivine Hanssen, Charlotte Bertin, Sarah Morier et Olivia Picard, rythmés par les questions des membres du corps professoral des institutions romandes de formation des enseignant·es, se sont succédés et complétés dans la plus grande bienveillance, doublée d’une exigence intellectuelle marquée.
Le projet collaboratif a été discuté en tant qu’espace révélant des champs de tension, correspondant à trois ensembles de questions :
- Quels sont les impacts des ancrages disciplinaires sur la perception, la conception et la mise en oeuvre de dispositifs collaboratifs ? Comment rassembler des chercheur·es et des enseignant·es, et/ou des chercheur·es d’affiliations diverses ?
- Comment s’opère la réappropriation des codes de la communication scientifique, pour des chercheur·es en formation issu·es de différents espaces de savoirs, espérant toucher différents publics ?
- Comment se négocient des postures d’autrices dans l’écriture et au-delà, à la jonction de multiples cultures et appartenances auxquelles sont tenu·es les didacticien·nes ?
Au final, un évènement vivant, mettant en lumière les pièges et les forces de la conduite d’un projet d’écriture commun en didactique disciplinaire. Tou·tes se sont montré·es soucieux·euses d’en restituer la portée heuristique et humaine. Cette table ronde a concrétisé une volonté d’offrir et de transmettre au public le sens et le goût de la conduite de projets alliant rigueur intellectuelle et efficacité socio-pédagogique. Un pari assurément réussi.